Je pense que tout le monde est conscient que le multi-tâches véritable est un fantasme dans le monde du travail.
A moins que vous puissiez effectuer l’une de ces tâches de manière complètement automatique, c’est impossible de réaliser deux tâches (professionnelles) simultanément.
Bien sûr, on peut écouter de la musique en repassant sa chemise, ou bien chanter du Claude François en passant l’aspirateur.
Mais je vous mets au défi de mettre à jour le planning de votre projet et d’écrire un email à votre client en même temps (avec un seul clavier).
Bien ! alors qu’entend-on plus généralement par multi-tâches ? c’est basculer d’une tâche à l’autre très rapidement. Donnant ainsi le sentiment que vous êtes en train de faire plusieurs choses à la fois et d’être peut-être plus efficace et performant !
Un peu comme un processeur d’ordinateur qui va travailler quelques micro-secondes sur un programme A puis il va travailler quelques micro-secondes sur un programme B, et ainsi de suite, donnant ainsi l’impression d’être multi-tâches puisque tout va très vite (je caricature, vous voyez l’idée, merci de ne pas me laisser des commentaires assassins sur les architectures ou le fonctionnement de micro-processeurs !).
Vous pensez être multi-tâches ET performant ?
La recherche montre désormais que ce « multi-tâches » n’est pas aussi performant qu’on pourrait le croire.
Voici une traduction libre d’un extrait du livre Deep Work de Cal Newport :
« Le problème qu’identifie cette recherche dans cette stratégie pour travailler c’est que, lorsque vous basculez d’une tâche A à une tâche B, votre attention ne suit pas immédiatement. Il reste une attention résiduelle en train de réfléchir à la tâche d’origine, la tâche A.
Les personnes faisant l’expérience de cette attention résiduelle en basculant d’une tâche à une autre, ont un risque de faible performance sur la prochaine tâche. Et plus l’attention résiduelle est intense, pire sera la performance.
Le concept d’attention résiduelle aide à expliquer pourquoi la formule de l’intensité est vraie et explique votre productivité. En travaillant sur une unique tâche difficile sur une longue période de temps sans en changer, vous minimisez l’impact négatif de l’attention résiduelle, vous permettant de maximiser votre performance sur cette tâche en question. »
La recherche montre donc qu’une partie de votre attention est toujours occupée à travailler sur la tâche précédente, diminuant ainsi votre capacité à vous concentrer pleinement sur la tâche suivante.
Quelles astuces pour compenser ?
Le conseil de Cal Newport est le suivant : « Pour produire à votre niveau maximum, vous avez besoin de travailler sur de longues périodes de temps avec une pleine concentration sur une seule et unique tâche, sans distraction. »
Prenez du recul 2 minutes sur votre manière de travailler ET sur celle des membres de votre équipe.
Comment pouvez-vous améliorer les choses ?
Vous l’avez compris, vous organiser pour travailler par blocs. Vous mettez à jour votre planning, et une fois que c’est fini, vous écrivez l’email à votre client. Une chose à la fois.
De même pour votre équipe, apprenez-leur à se discipliner et à se focaliser sur une tâche à la fois.
Maintenant si vraiment, vous devez faire face à des changements de tâches incessants pendant certaines périodes critiques (si c’est toujours le cas sur du moyen / long terme, c’est un autre problème), je vous invite à utiliser la technique suivante :
Faites une pause.
Prenez 10 à 30 secondes pour vous arrêter complètement.
Levez la tête de votre écran, posez votre stylo, lâchez votre souris ou votre clavier. Fermez les yeux si vous le pouvez, et respirez profondément en focalisant votre attention sur votre ventre qui se gonfle. Deux ou trois respirations suffisent.
Puis basculez vers l’autre tâche (pensez à rouvrir les yeux ! 😎 ).
Cette coupure offre un moment de repos à votre cerveau pour faire de la place pour la tâche suivante et l’attention que vous devez lui consacrer.
Faites l’expérience et dites-moi dans les commentaires si ça vous a été utile !
Pas mal l’astuce de faire une mini pause entre deux tâches, c’est un peu comme un condensateur ou une RAM : on les vide avant de les relancer sur autre chose.