J’ai reçu un message d’un lecteur la semaine dernière :
« Diplômé en septembre de l’INPG – Ense3 avec une année d’échange à Montréal pour découvrir la gestion de projet. Je remarque que ces postes nécessitent de l’expérience. Cependant l’accès à ce type de poste n’est pas évident pour un jeune ingénieur sorti d’école. Quel serait selon vous le poste qui pourrait diriger vers le métier de chef de projet ? »
Tout d’abord, un premier bravo pour le recul ! Effectivement, un poste dans la gestion de projet nécessite de l’expérience !
Ce n’est pas tout de bien écouter à l’école ou d’avoir lu quelques livres, piloter un projet requiert d’avoir vécu des projets sur le terrain, dans la vraie vie, avec des vraies personnes, des personnes avec des émotions, des comportements irrationnels sous stress, voire parfois incompétentes.
Deuxième bravo pour la conclusion que l’accès à ce type de poste n’est pas évident pour un jeune diplômé. Un peu d’expérience dans la vraie vie des projets c’est indispensable.
C’est comme apprendre le vélo sur un parking vide un dimanche après-midi et rouler sur ce même vélo le lendemain lundi matin à 8h en plein Paris. Stress garanti !
« Tu avais 3 mois pour réaliser ce projet. Je t’ai donné des directives complètes, je t’ai demandé si tu avais besoin d’aide à quatre occasions, et j’ai fait un suivi avec toi chaque semaine. Que veux-tu dire par « On ne va pas être prêt pour cet événement samedi ?!? »
C’est ce que je voulais dire à mon employée qui est venue me voir pour m’expliquer qu’elle n’avait pas, en fait, pu préparer ce qu’il fallait pour l’événement de Samedi. A la place, j’ai fait une pause, j’ai souri et j’ai dit :
« Merci encore d’avoir accepté de prendre la tête là-dessus, Je sais que tu es très occupée. On dirait qu’il y a beaucoup de choses à faire avant l’événement de samedi. Quelles idées as-tu pour y arriver ? Je sais que tu seras capable de faire de cela un succès, et c’est pour cette raison que je t’ai choisie pour ce rôle au départ. »
Je suis l’éditeur en chef d’un magazine en ligne, nous avons une équipe de 70 personnes et un planning de publication intense, donc c’est un poste très important et je délègue beaucoup. Malheureusement, ceux à qui je délègue ne sont pas aussi investis que moi.
Il y a 2 mois, j’aurais utilisé la première approche pour ce membre de mon équipe qui a « glandé ». Cependant, j’ai rapidement compris que me mettre en colère – bien que satisfaisant sur le moment – ne motive pas mon équipe. A la place, ils se mettraient sur la défensive et deviendraient rancuniers.
La question magique du manager malin
J’ai dû changer de tactique. C’est là que j’ai découvert cette question magique :
Préparer une formation type Prince2 ou PMP de manière autonome, sans formation, c’est possible, je vous ai déjà partagé des conseils à ce sujet, j’ai même tâché de vous donner des infos sur comment passer la certification en candidat libre. Mais cette approche ne convient pas à tout le monde, j’en ai conscience et je … Lire la suite
J’ai reçu aujourd’hui le message suivant via linkedin :
« Je suis étudiante en master 1 management a l’université Paris Descartes. Pour valider notre second semestre on est tenu d’effectuer un stage d’une durée minimum de 2 mois.
Mais le problème que je rencontre c’est le fait que je ne sois pas issue d’une école de commerce ! Et que maintenant les entreprises veulent des stagiaires expérimentés ( ce que je n’arrive pas trop a comprendre puisque le stage est fait pour avoir de l’expérience). J’ai déjà été accepté en master 2 méthode anticipation conception de projet, j’aimerai donc effectuer un stage dans le gestion de projet pour découvrir puisqu’il est fort probable que je choisisse cette spécialité.
Je vous contacte pour solliciter votre aide … »
Stagiaire « chef de projet », vraiment ?
A une époque où je lisais des dizaines de CV chaque semaine et que je tombais sur un jeune diplômé qui voulait devenir chef de projet, je soupirais longtemps et profondément …
Non pas parce que le profil n’était pas bon, mais parce que vouloir devenir chef de projet en sortant de l’école c’est un peu comme vouloir conduire une ferrari tout juste après avoir passé son permis et suivi 20 heures d’auto-école.
Je ne dis pas que c’est impossible et je ne voudrais pas passer pour un vieux grincheux qui empêche de jeunes profils de devenir chefs de projets. Mais à dire vrai, pour commencer, je suis plutôt fan de la conduite accompagnée ! Et parfois quelques mois suffisent.
Le problème c’est qu’à « l’école », on traite beaucoup de la méthodologie, de la technique mais dans la réalité des choses, la grande majorité du travail, c’est de l’humain et de la communication.
Vous allez me rétorquer « Oui mais on a fait des simulations ou bien des projets communs ou bien des projets à plusieurs pour des entreprises ». Oui, oui ok, soit, c’est certainement très bien et ça doit être certainement riche en termes d’expérience, et peut-être même que c’est suffisant pour démarrer.